Après avoir été retirées dans les années 1970, les boiseries de la gare de Limoges, sauvées in extremis par un cheminot qui refusait de les voir disparaître, ont refait surface il y a cinq ans.
Près des fameux vitraux de Francis Chigot, les boiseries Art Déco, longtemps considérées comme perdues, font leur retour. Près d’un siècle après l’inauguration de la gare en 1929, ce patrimoine renaît grâce aux dons publics et privés.
Une restauration minutieuse
Les équipes de TF1 ont suivi la restauration pendant un an et demi, la réhabilitation des boiseries en bois exotique par le menuisier Jérôme Bourgoin. Les pièces de six mètres de haut, de style art déco, se sont révélées plus simples à assembler, bien que l’absence de notice ait ajouté une difficulté supplémentaire.
La gare de Limoges Art déco retrouve ses boiseriesLa gare de Limoges retrouve ses boiseries d’origine En 1979, lorsque le mobilier original de 1929 est démontée, des cheminots décident de sauver une partie des boiseries destinées à la destruction. Elles resteront longtemps cachées, avant d’être restaurées puis réinstallées. Reportage de Carlo Parédès et Emmanuel Sarre
Publiée par Correspondants TF1 en Limousin sur Vendredi 11 octobre 2024
Les boiseries ont été retrouvées dans une grange il y a seulement quelques années, mais leur sauvetage remonte aux années 1970. Indigné par leur démantèlement, un cheminot les avait secrètement mises à l’abri, au mépris des directives officielles. « Il a pris tous les risques, sa carrière aurait pu en pâtir », raconte Christian Brissaud, son fils. « Tout est allé sur des wagons plats et il a fait changer la destination sans que la direction de la SNCF le sache », confie Jacques Ragon, l’initiateur du projet de restauration.
L’acte courageux du cheminot a également permis de sauver une carte touristique signée Francis Chigot, célèbre pour ses vitraux de la gare. « Restaurer cette œuvre d’art est un défi, car 30 à 35 % de la couche picturale a disparu », explique le restaurateur Samuel Cherprenet.
La carte a retrouvé sa place d’origine, entourée de plus de 400 carreaux de mosaïques de porcelaine, recréées à la façon de Camille Tharaud, le créateur de l’époque. Grâce à une équipe d’ »archéologues de la couleur », la gare retrouve son éclat d’antan, et la SNCF envisage même d’ajouter de nouvelles boiseries art déco pour enrichir davantage ce patrimoine unique.
Pour tout savoir sur Francis Chigot et son atelier, découvrez la magnifique biographie illustrée, préface d’Hubert Védrine, petit-fils de Chigot.
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